En France, il existe divers types de mutuelles qui permettent de compléter les remboursements de la sécurité sociale, allant des mutuelles individuelles à celles proposées par les employeurs sous forme de mutuelles collectives. Bien que la santé soit une priorité, cette couverture a un coût. Alors, peut-on déduire la mutuelle santé des impôts ? Et si c’est le cas, quels types de contrats peuvent bénéficier de cet avantage fiscal ?
Pour bien comprendre la fiscalité d’une complémentaire santé, il est essentiel de différencier les divers types de contrats. Que vous soyez salarié, travailleur indépendant ou étudiant, voici un aperçu des principales options de complémentaire santé et de leurs particularités.
• Mutuelle individuelle : Souscrite directement par l’assuré, la mutuelle individuelle permet de personnaliser les garanties selon ses besoins spécifiques (hospitalisation, dentaire, optique, etc.). Elle est accessible à tous, qu’il s’agisse de salariés, de retraités, ou de travailleurs indépendants. C’est l’une des options les plus courantes pour les personnes sans mutuelle collective.
• Mutuelle collective : Obligatoire pour les salariés du secteur privé depuis 2016, la mutuelle collective est mise en place par l’employeur, qui prend en charge au moins 50 % des cotisations. Elle offre plusieurs avantages, tels que des tarifs plus compétitifs et la possibilité d’étendre la couverture aux ayants droit (conjoint, enfants). Cependant, les garanties sont souvent standardisées, ce qui limite les options de personnalisation.
• Complémentaire santé pour les travailleurs non salariés (TNS) : Les travailleurs non salariés (TNS), tels que les indépendants et les professions libérales, ont la possibilité de souscrire à une complémentaire santé avec des avantages fiscaux grâce à la loi Madelin. Ce dispositif permet de déduire les cotisations de leur revenu imposable tout en leur offrant une couverture adaptée aux risques liés à leur activité professionnelle. Pour profiter de ces déductions, les TNS doivent opter pour des contrats spécifiques.
• Complémentaire santé solidaire (CSS) : auparavant connue sous le nom de CMU-C, s’adresse aux personnes ayant des revenus modestes. Elle offre une couverture totale des frais de santé sans reste à charge. Accessible sous certaines conditions de ressources, la CSS est gratuite ou à faible coût, fournissant ainsi une protection indispensable à ceux qui en ont le plus besoin.
• Mutuelle étudiante : Pour les étudiants, il existe des mutuelles spécialement conçues pour répondre aux besoins de santé des jeunes adultes. Ces mutuelles offrent souvent des formules adaptées à des budgets limités tout en prenant en charge les soins courants comme les consultations médicales, les médicaments, ainsi que les soins optiques et dentaires.
Seules certaines catégories de mutuelles offrent la possibilité de bénéficier d’une déduction fiscale. Ces avantages s’appliquent spécifiquement à des contrats clairement définis.
— Mutuelle d’entreprise (mutuelle collective) : Les mutuelles collectives proposées par les employeurs peuvent être déduites sous certaines conditions. Depuis 2016, les employés du secteur privé sont tenus d’adhérer à une mutuelle d’entreprise obligatoire. Les cotisations que le salarié verse pour cette mutuelle sont déductibles de son revenu imposable. Toutefois, cette déduction ne s’applique qu’à la part salariale des cotisations (c’est-à-dire celle que le salarié paie), tandis que la part patronale est incluse dans le revenu imposable.
— Mutuelle santé pour les travailleurs non-salariés (TNS) via la loi Madelin : Les travailleurs non-salariés (TNS), tels que les indépendants et les professions libérales, ont la possibilité de déduire leurs cotisations de mutuelle grâce à la loi Madelin. Les cotisations versées dans le cadre de cette loi peuvent être déduites du revenu imposable, dans la limite d’un certain plafond (3,75 % du revenu imposable plus 7 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale – PASS). Ce dispositif constitue un avantage fiscal pour les travailleurs indépendants, leur permettant de déduire les cotisations de complémentaire santé et de prévoyance.
— Mutuelle obligatoire pour les ayants droit : Si votre mutuelle d’entreprise inclut également vos ayants droit (conjoint, enfants), les cotisations pour leur couverture ne sont déductibles que si leur adhésion est obligatoire. En revanche, si l’adhésion de vos ayants droit est facultative, cette partie des cotisations ne peut pas être déduite.
Les mutuelles individuelles : Les contrats de mutuelles souscrits à titre personnel (en dehors des mutuelles d’entreprise ou des dispositifs spécifiques pour les travailleurs non salariés) ne sont pas déductibles des impôts. Que ce soit pour les étudiants, les seniors ou les salariés qui ne bénéficient pas d’une mutuelle d’entreprise, les cotisations versées pour ces contrats n’offrent pas d’avantage fiscal.
Il est donc crucial de bien comprendre le type de mutuelle souscrite pour déterminer si les cotisations peuvent être déduites des impôts.